En matière de sexualité, il importe d'insister sur la relativité de la notion de norme d'autant que celle-ci varie en fonction des références sociales, religieuses ou culturelles, elle varie également selon les époques.
Don Juanisme, nymphomanie, perversions sexuelles sont des thèmes débatus depuis l'antiquité, mais il faut attendre la fin du XIXème siècle pour voir paraître les premières descriptions médicales précises. L'étude médico-légale "Psychopathia sexualis" de KRAFFT-EBING est publiée en 1886, mais il faut attendre le rapport de KINSEY en 1948 pour disposer d'outils docimologiques fiables et qui codifient l'hypersexualité sur la base de statistiques discriminantes.
C'est ainsi que l'hypersexualité est définie par la souffrance du sujet désormais totalement incapable de contrôler un comportement sexuel qui se caractérise par une impériosité excessive sur un rythme soutenu survenant avec une fréquence toujours croissante. L'hypersexualité touche environ cinq hommes pour une femme, on estime sa prévalence de 3 à 6% de la population générale.
Une comorbidité de l'hypersexualité est fréquemment retrouvée avec la dysfonction érectile, les troubles anxio-dépressifs ainsi que les comportements addictifs ( notamment enolique ) Le fantasme est une production intellectuelle. Les fantasmes sont la représentation des désirs, et selon JUNG : des schémas héréditaires- des archétypes- qui rend possible la perception du monde et sa mentalisation.
La tyrannie du fantasme exigeant du cerveau engrammé, à considérer comme prioritaire par rapport à toutes les autres activités socio-professionnelles, l'assouvissement de ses besoins sexuels, consacre l'hypersexualité. Elle peut se manifester de manières diverses : masturbation compulsive, addiction au cybersexe, association pernicieuse au sexe de haschich, de cocaïne ou d'objets ( sextoys et autres..) , mais également, abus de position dominante pour assouvir des pulsions sexuelles incoercibles.